Natura 2000 : la Fontaine Pétrifiante
Isère ()
La fontaine pétrifiante, qu’est-ce que c’est ?
Depuis 190 000 millions d’années, la formation de cette résurgence est la conséquence d’une faille séparant deux ensembles de roches aux caractéristiques physiques très différentes. Voici comment !
Les eaux qui jaillissent de cette cascade proviennent du Plateau d'Emparis, situé à 2 372 mètres d’altitude. C’est donc plus haut que les eaux s'infiltrent à travers des couches de roches sédimentaires perméables, riches en calcaire soluble, et se chargent en bicarbonate de calcium. Sur leur chemin, elles rencontrent un nouveau type de roche. Il s’agit d’un sous-sol hercynien, composé de roches cristallines imperméables. Les eaux ainsi bloquées sont contraintes de suivre l'axe de la faille pour resurgir à la surface.
À ce moment-là, l'eau entre en contact avec l’air produisant ainsi une réaction chimique. Le résultat crée une roche sédimentaire tendre, appelée tuf calcaire. Ce tuf, de couleur jaunâtre tirant sur l’orange, s'accumule en couches successives au fil du temps.
Souvent, cette roche capture des fragments de végétaux. Lorsque ceux-ci se décomposent, ils laissent derrière eux des cavités qui forment des tubes creux et des alvéoles à l'aspect caverneux caractéristiques du tuf. Ainsi, l'empreinte de ces végétaux peut être conservée pendant des millions d'années.
La Fontaine Pétrifiante n’est donc pas qu’une simple cascade, mais aussi une tufière.
Pour information : autrefois, le tuf calcaire était employé comme matériel de construction pour les maisons des villages aux alentours. Facilement sculptable due à sa porosité, sa légèreté et sa résistance, il était surtout utilisé pour les pièces d’ornement (encadrement de fenêtres, manteaux de portes, etc.).
Les habitants de la Fontaine Pétrifiante :
Cette tufière est un habitat pour de nombreuses espèces animales et végétales rares, remarquables et parfois menacées (bien que la plupart d’entre elles ne soient pas exclusives aux tufières)
Parmi elles, la grenouille rousse, observée jusqu'à 2 500 mètres d'altitude, utilise les petites retenues d'eau pour pondre ses œufs. Partiellement protégée en France, sa capture ou son abattage est interdit.
La flore la plus étonnante se trouve à proximité immédiate de la tufière, au niveau de la résurgence. En effet, cette zone humide, appelée tourbière, abrite une formation d’herbacées denses et peu élevées, dominées par la laîche de Davall.
Plusieurs espèces de bryophytes (mousses) y prospèrent également, présentant un intérêt biologique particulier : elles sont les seules plantes à avoir conservé la majorité des caractères génétiques des premiers végétaux colonisateurs de la Terre.
Ces bryophytes colonisent divers endroits, tels que les rochers nus ou les fissures rocheuses. Leurs débris contribuent à la formation d'humus, ralentissant l'évaporation et aidant à maintenir l'humidité du sol.
Les tufières sont des écosystèmes rares en montagne et constituent des habitats prioritaires pour l'Europe. C'est pourquoi cette tufière est protégée au titre d'un arrêté préfectoral de protection de biotope (APPB) et intégrée au réseau européen Natura 2000.
Ces milieux sont fragiles, ne sortez pas du sentier (même s’il est tentant de prendre des photos) !
Attention : ce site est inventorié Natura 2000 et fait l’objet de nombreuses mesures pour préserver sa biodiversité. La circulation des véhicules motorisés et des VTT est interdite, ainsi que les feux, les dépôt déchets, le camping-bivouac et la circulation piétonne en dehors des sentiers.
OuvertureToute l'année.
Selon les conditions d'enneigement.
Accès libre.
Contact et accès 38142 MizoënIsère (38)
Informations complémentaires