La Balme-les-Grottes
Isère ()
L'étymologie de La Balme vient du mot celte « baume » qui signifie « cavité naturelle ».
1. La Balme-les-Grottes et son patrimoine (22 lieux et monuments classés)
- Les deux chapelles de Notre-Dame-de-la-Balme, aux Grottes de La Balme : la première, dite haute, est dédiée à la Vierge Marie et date du IXe siècle, tandis que la seconde, dite basse, est dédiée à Saint Jean-Baptiste et date du XIVe siècle.
- L'église paroissiale de Saint-Pierre : elle offre un panorama exceptionnel sur les environs. Cette église n'est pas la première à occuper ce site puisqu’auparavant, une autre église, dédiée à Saint Jean-Baptiste, s’y dressait. Saint Jean-Baptiste, connu pour son rôle de purificateur contre le mal, avait été choisi en raison d'une croyance locale : on racontait que les grottes mystérieuses de La Balme, alors méconnues, abritaient des forces maléfiques.
- Le château de Salette (édifice privé) : initialement un couvent de Chartreusines fondé par le Dauphin Humbert Ier en 1299.
Ce château, qui a joué un rôle important dans la région, dépendait de la Grande Chartreuse. Dès le XIVe siècle il compte plus de 80 religieuses et sert grandement à l’éducation des cadettes nobles du Dauphiné. Au fil des siècles, le domaine perd de son prestige à cause de la guerre et des maladies. Les religieuses ont elles aussi joué un rôle dans les guerres en formant des troupes féminines. Puis, sous l’emprise de certains religieux, leur vie devient très précaire. À la Révolution, le domaine est en grande partie détruit et les religieuses n’en font déjà plus partie depuis longtemps.
- Le château de la Serve (édifice privé) : aujourd’hui quasiment abandonné, les corps de logis datent du XVIIIe siècle. La dépendance était réservée à l’élevage des vers à soie qui alimentait les fabricants lyonnais, témoignant de l’importance de ce commerce dans la région. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, il sert de foyer d’accueil pour les légionnaires retraités. En 1946, Nazare Aga Kharaman Khan y fonde alors la MILE (Maison des Invalides de la Légion Etrangère). Les légionnaires quittent définitivement les lieux en 1987.
- Le château d'Amblérieu (privé, ne se visite pas) : maison-forte construite à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, complétée au XVIe siècle.
A la fin du XVIe siècle, le domaine comprend encore des maisons, des bois, des lacs et des moulins.
En partie détruite par un incendie dans la nuit du 3 août 1775, la maison forte est restaurée par M. de Boulieu qui bâtit deux pavillons et une grande salle à recevoir.
Aujourd'hui, elle est en grande partie en ruines. La tour d'angle et le corps de bâtiment ont disparu.
Le corps de logis sud conserve une tour d'escalier en vis dont la porte est surmontée d'un blason armorié.
Le corps d'entrée, au nord, conserve sa tour carrée sommée d'un système de mâchicoulis.
Les ruines du château d'Amblérieu sont inscrites comme éléments protégés au titre des Monuments Historiques.
- Le château de La Balme (privé) : la première mention du château date de 1250. Le domaine appartient alors au dauphin Albert de la Tour.
Après la vente du Dauphiné au royaume de France en 1349, le château restera bien personnel du dauphin Humbert II jusqu'à sa mort. À la veille de la Révolution, le château appartient à la famille de Boulieu.
Il reste aujourd'hui une tour et quelques situés au sud de cette dernière.
2. Les Grottes de La Balme, site incontournable de la région Auvergne Rhône-Alpes
Ici les chauves-souris se sentent comme chez elles ! Ces grottes sont, non seulement un trésor géologique mais aussi un site historique remarquable ayant servi de refuge au cours des siècles. Le célèbre Louis Mandrin y aurait même trouvé refuge et le roi François Ier les aurait visitées en 1516 avec sa mère, Louise de Savoie, après la bataille de Marignan.
Une peinture du XIXe siècle de Théodore Levigne représente d’ailleurs le souverain sur son cheval.
C'est aujourd'hui un site phare des Balcons du Dauphiné, qui propose de nombreuses animations tout au long de l'année.
3. La Balme-les-Grottes, côté nature
L’Espace Naturel Sensible des Coteaux de Saint Roch* : si la faune cavernicole (qui vit de façon permanente dans les grottes, les galeries souterraines et les habitats obscurs et humides) est bien présente au sein des grottes, la biodiversité se retrouve également au-dessus grâce à l'Espace Naturel Sensible « Les Coteaux de Saint-Roch ». Ici, les forêts côtoient prairies et pelouses sèches, abritant une flore exceptionnelle. Un sentier balisé de 2,7 km permet de découvrir cet espace protégé.
4. Les personnalités locales
- Laurent Clerc (1785-1869) : Né à La Balme-les-Grottes, il serait devenu sourd suite à un accident dans sa jeunesse.
Ayant rejoint l’Institut des sourds-muets à Paris il y a joué un rôle clé dans l'enseignement des jeunes sourds.
Sa rencontre avec Thomas Hopkins Gallaudet a été décisive : ensemble, ils ont fondé la première école pour sourds aux États-Unis, bouleversant ainsi le monde de l’éducation.
- Louis Chapuis, dit "Le Saharien" (1887-1944) : né à Proulieu (01), Louis Chapuis, a été un soldat arborant plusieurs médailles. Guide explorateur saharien, archéologue autodidacte, bâtisseur de bjords et de pistes sahariennes, il vécut à La Balme une partie de sa vie. Lui et son équipe ouvre la voie vers la conquête automobile du Sahara, et permette le repérage de nombreux sites archéologique grâce aux travaux de déblayage.
5. La légende de la Vierge des Grottes de La Balme
La légende raconte que "la Vierge sculptée [de la première chapelle à l’entrée de la grotte] fut certainement l’une des plus voyageuses de la région.
À l’époque de la Réforme, les protestants dressèrent un bûcher sur la place de Chavanoz pour brûler la Vierge de La Balme (parmi d’autres), mais entre-temps la Vierge avait disparu.
L’histoire devint légende et l’on raconte que la Vierge se serait d'elle-même soustraite aux événements de l’époque remontant le Rhône.
Après son retour dans les grottes, elle réapparaît à la Révolution en échappant à une bande qui voulait aussi la brûler.
Elle revint le 15 août 1794, ramenée par des fidèles de Lagnieu.
Elle disparut encore une fois et malgré les injonctions de l’Etat souhaitant qu’on la détruise, la commune de La Balme décida de la conserver.
L’histoire s'arrête sur une dernière disparition involontaire puisque la Vierge des grottes a été volée en 1977 !"**.
Alors gardez les yeux ouverts, car sa prochaine apparition pourrait bien être lors de votre visite !
La commune possède également des commerces, restaurants, brasserie et hébergements touristiques.
*Des animations sont régulièrement organisées dans les ENS du territoire. Renseignements et inscriptions auprès de l’Office de tourisme des Balcons du Dauphiné.
**MARSICO, Edigio ; JUNGERS, Didier. Isle Crémieu et le Pays des Couleurs. Edition Association Edith et moi. Collection Fortunes de Terre, Edigio Marsico, ISBN 2-9520859-0-0, 11/2023
Toute l'année, tous les jours.
TarifsAccès libre.
Contact et accès 38390 La Balme-les-GrottesIsère (38)
Informations complémentaires