Hameau de Vercland
Haute-Savoie ()
En 1882, plusieurs habitants décident de créer le « Syndicat provisoire pour la séparation ». Ils réclament l'indépendance de Vercland, veulent couper les ponts avec Samoëns, préférant se rapprocher de Morillon et développer les échanges avec le bas de la vallée. Vercland compte alors 561 habitants et 161 électeurs. Les signataires de la requête mettent en avant la situation géographique de Vercland,soulignent l’existence d’un seul et unique pont qui enjambe le Giffre. Ce qui pose problème pour enterrer les morts et transporter les matériaux. Pour les pétitionnaires, la circulation peu aisée, l’éloignement du chef-lieu et les insuffisants travaux d’endiguement du Giffre mettent à mal l’économie locale. « Nous espérons avoir suffisamment prouvé que cette séparation est nécessaire si on veut éviter la continuation de ce dépeuplement qui arrache à l’agriculture des hommes intelligents et des bras vigoureux », peut-on lire dans la conclusion du mémoire à l’appui de la demande en séparation de Vercland et de son érection en commune. Autant de griefs et d’observations que le conseil municipal finira par rejeter en bloc. Si le hameau devait obtenir son indépendance, « les habitants de Vercland seraient forcés de construire une mairie, un presbytère avec son jardin, une vaste sacristie, un cimetière... » Sans compter l’embauche d’un instituteur, d’un secrétaire de mairie, d’un garde-champêtre, d’un garde forestier, etc. Depuis cette polémique, bien de l’eau a coulé sous le pont du Giffre. Aujourd’hui, la route départementale déroule son asphalte jusqu’au plateau des Saix. L’école et la fruitière ont trouvé une seconde destination, et l’avènement des sports d’hiver a fini par modeler les paysages et les mentalités. Qui songerait à présent à réclamer l’autonomie de ce village qui embrasse du regard le bourg, le Criou et la vaste plaine de Vallon ? Voilà plus d’un siècle que Vercland est rentré dans le rang. Et il n’y plus que le Béné (lieu-dit situé sur la route des Saix) qui s’autoproclamait il y a quelques années en arrière « commune libre ». L’initiative en revenait à un Helvète original qui s’était nommé très officieusement maire du Béné et avait réalisé un jumelage tout aussi improbable avec le village de Chantemerle où résidait l’un de ses compatriotes... Un « Béné dit cité » surtout prétexte à de roboratifs et réjouissants casse-croûtes.
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